Qu'est-ce que le flux instinctif libre ?

Vous vous demandez qu’est-ce que le flux instinctif libre ou la continence menstruelle, vous ne savez pas très bien ce que c’est ? Vous avez peur de vous lancer ? Ou alors vous pensez que seules les femmes avec un périnée musclé peuvent y arriver ? Alors, il est temps de vous expliquer la physiologie des règles et de vous donner la définition du flux instinctif libre, en tordant le cou aux idées reçues ! Et vous verrez que toutes les femmes peuvent le pratiquer, même vous.

Qu’est-ce que le Flux instinctif libre : écouter les signaux de son corps lorsque l’on a ses règles

Avoir ses règles peut être plus ou moins bien vécu selon les femmes : certaines ont des règles abondantes, d’autres des règles douloureuses, et beaucoup de femmes vivent ces quelques jours comme une contrainte. Le flux instinctif libre, en privilégiant l’écoute de votre corps et de votre flux menstruel, vous aide à mieux vivre vos lunes.

Être à l’écoute de son flux menstruel instinctif

Quand on me demande qu’est-ce que le flux instinctif libre (FIL), j’aime répondre en disant que c’est une pratique qui consiste à être à l’écoute des signaux de son corps pour déverser le sang aux toilettes plutôt quand dans une protection hygiénique. En effet, en conscientisant les moments où le sang s’écoule dans le vagin, nous pouvons choisir de le libérer naturellement au bon moment.

Comme bien d’autres aspects du corps féminin et de son fonctionnement, il y a peu de connaissances médicales sur le sujet. Mais en France, deux femmes ont entrepris des recherches pionnières à ce sujet, permettant de mieux comprendre le fonctionnement du flux instinctif libre. Il s’agit de Jessica Spina, auteure du petit ouvrage Le Flux Instinctif Libre ou l’art de se passer de protections périodiques et de Mélissa Carlier, auteure du blog Cyclointima et conceptrice de l’Atelier du flux instinctif libre. J’indique les références en fin d’article.

On trouve aussi les appellations de flux libre instinctif, de flux instinctif, de flux menstruel instinctif ou encore de continence menstruelle. Certaines femmes parlent aussi d’hygiène naturelle féminine, pour faire le parallèle avec l’hygiène naturelle infantile. Peut-être que certaines appellent ça la continence des règles ou la continence des lunes. En anglais, on parle de free flow instinct.

Pratiquer la continence menstruelle, ce n’est pas contracter son périnée en permanence

Il y a un point primordial à comprendre, et que la plupart des femmes ne savent pas : c’est que le sang des règles ne s’écoule pas en continu ! Ça change tout ! J’ai découvert cet aspect bien avant mes propres débuts en flux instinctif libre, dans un ouvrage de France Guillain, sur le bain dérivatif (dont j’indique les références en fin d’article).

Malheureusement, de nombreuses femmes disent encore, si on leur demande qu’est-ce que le flux instinctif libre, que c’est une pratique basée sur la contraction du périnée, car il faudrait empêcher au sang de couler. En fait, non, la continence menstruelle ne nécessite pas une contraction permanente du plancher pelvien ! C’est une très bonne nouvelle : cela signifie que toutes les femmes, avec un peu d’entraînement, peuvent y arriver. Il n’y a pas besoin d’être des bodybuildeuses du périnée pour pratiquer le flux instinctif libre.

En fait, il suffit d’être attentive au moment où, suite à la contraction de l’utérus, le sang s’apprête à couler le long du vagin, et d’aller aux toilettes à ce moment-là. Pour débuter la continence menstruelle, c’est rassurant d’essayer lorsque l’on est chez soi, et que l’on peut aller aux toilettes souvent sans paraître bizarre. Si vous n’êtes pas prête à essayer tout de suite, faites juste l’expérience d’être à l’écoute de vos écoulements lors de vos lunes : vous verrez que vous sentirez les moments où le sang s’écoule.

Avec l’habitude, quand nous sentons que ça arrive et que nous ne pouvons pas aller aux toilettes à ce moment-là, il est possible de contracter le périnée pour retenir le sang. Petit à petit, le plancher pelvien devient plus tonique, permettant de plus longues phases entre chaque passage aux toilettes.

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Continence menstruelle : comment ça se passe dans le corps ?

Quelques informations sur la physiologie du cycle menstruel en flux instinctif libre

Au cours du cycle menstruel, suite à l’ovulation, l’endomètre – qui constitue la muqueuse de l’utérus – se gonfle de sang pour accueillir un éventuel embryon. Si l’ovule n’est pas fécondé, alors les menstruations démarrent au bout de deux semaines environ après l’ovulation. L’endomètre se détache des parois de l’utérus et se désagrège sous forme de sang.

Nous imaginons souvent que nous perdons beaucoup de sang durant nos lunes et que nous risquons l’inondation à tout moment, s’il y avait une fuite. Il faut savoir qu’au cours de ses règles, la femme perd en moyenne 40 ml de sang menstruel, ce qui représente 4 cuillères à soupe. Et encore, tout dépend de la taille de la cuillère ! C’est si peu !

En fonction des jours de nos règles, l’utérus se contracte plus ou moins souvent pour libérer le sang menstruel. En général, c’est au 1e et 2e jour des menstruations que le flux est le plus abondant. Et c’est généralement ce jour-là qu’il est le plus simple d’expérimenter qu’est-ce que le flux instinctif libre, car c’est là que les signaux du corps pour indiquer que le sang va couler sont les plus perceptibles.

Les fornix vaginaux et l’anatomie du petit bassin de la femme

Peut-être vous demandez-vous comment se fait-il que l’écoulement du sang menstruel soit discontinu ? C’est justement sur ce point que les recherches de Jessica Spina et de Mélissa Carlier sont passionnantes. Comme expliqué ci-dessus, ce sont les contractions de l’utérus qui permettent d’évacuer petit à petit le sang des règles. Mais une fois le sang évacué, où va-t-il ?

C’est là la magie du flux instinctif libre car naturellement, le sang est stocké dans 2 petites cavités de chaque côté du col de l’utérus à savoir : les fornix vaginaux. Jessica Spina explique dans son ouvrage comment elle a réussi à découvrir leur rôle de stockage du flux menstruel. Elle a réalisé des échographies pelviennes alors qu’elle avait ses règles : une avant d’avoir déversé le sang et une autre après l’avoir libéré. La zone des fornix vaginaux étaient en effet remplies de sang à la première échographie et elle était vide à la deuxième. Comme elle l’explique, les fornix se trouvent dans une zone du vagin non contractile et suffisamment large pour recueillir quelques millilitres de sang. Lorsque cet espace est plein, c’est là que nous recevons les signaux du corps nous indiquant qu’il est temps de nous rendre aux toilettes.

Pour bien se représenter la place de ces différents éléments dans nos corps de femmes, voici une illustration :

anatomie des organes sexuels féminins

Source : La Maison des Maternelles

Mélissa Carlier complète cette découverte avec sa compréhension de l’anatomie du petit bassin de la femme. Sur l’image ci-dessus, vous pouvez observer que ni l’utérus ni le vagin ne sont à la verticale dans le corps, comme on pourrait le croire en voyant les dessins de face. En fait, l’utérus est penché vers l’avant et le col de l’utérus se trouve dans un coude, car notre vagin commence en arrière et revient aussi vers l’avant. Vous arrivez à visualiser en vous aidant de l’image ? Cette configuration freine elle aussi la progression du sang, ce qui renforce notre capacité de stockage naturelle.

Alors, qu’est-ce que le flux instinctif libre ? Vous en savez maintenant bien plus pour l’expliquer ! Mais, une dernière question se pose à nous.

Peut-on vraiment parler de continence menstruelle ?

La continence menstruelle, est-ce comme la continence urinaire ? Je dirais oui et non.

Oui, dans le sens où notre corps nous donne des signes dans les deux cas. D’ailleurs, dans son Atelier sur le flux instinctif libre, Mélissa Carlier fait le parallèle entre l’apprentissage du flux instinctif libre et l’apprentissage de la propriété. De notre côté, nous avons créé ce blog avec Céline Le Briand avec la conviction que le flux instinctif libre et l’hygiène naturelle infantile était deux approches très proches, visant à se reconnecter aux signaux de nos corps.

En effet, quand nous avons besoin de faire pipi par exemple, nous ressentons une petite tension dans la vessie ou dans le bas du ventre et nous nous disons qu’il faut que l’on aille aux toilettes. Lorsque nous avons nos règles, aussi étonnant que cela puisse paraître, notre corps nous indique également les moments où le sang s’apprête à couler. Nous ne nous les entendons généralement pas, simplement parce que nous n’avons pas été habituées à y prêter attention.

Et en même temps non, la continence menstruelle ne fonctionne pas comme la continence urinaire, car l’utérus ne possède pas de sphincter à proprement parler, alors que la vessie en a un. Le sphincter de la vessie est naturellement fermé, ce qui signifie que sa contraction ne demande aucun effort volontaire. Le vagin, quant à lui, n’est jamais totalement fermé. En contractant les muscles pelviens, il est possible de resserrer les parois du vagin et d’empêcher le sang de couler, mais cette contraction ne peut pas être maintenue très longtemps.

Alors : flux instinctif libre, flux menstruel instinctif ou continence menstruelle ?

Personnellement, je préfère l’appellation de flux instinctif libre ou de flux menstruel instinctif, que je trouve plus poétiques. Et puis ça correspond bien à la définition d’instinctif, non ? Ou plutôt d’instinctive. Et en même temps, j’aime bien aussi l’expression de continence menstruelle, car elle nous rappelle que notre corps sait faire et que ce n’est qu’une question d’écoute. Il ne faudrait pas croire que nous sommes dépendantes des protections hygiéniques ou des coupes menstruelles.

Alors, est-ce que ces explication sur qu’est-ce que le flux instinctif libre, sa définition et ces quelques notions sur le fonctionnement des règles vous ont donné envie de vous lancer ? N’hésitez pas à partager vos réactions en commentaires !

Sources :

Carlier, Mélissa. Atelier du flux instinctif libre. Blog Cyclointima.

Guillain, France. 2009. Le bain dérivatif ou D-CoolinWay. Cent ans après Louis Kuhne. Éditions du Rocher.

Spina, Jessica. 2018. Le Flux Instinctif Libre ou l’art de se passer de protections périodiques. Éditions l’Instant Présent.

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7 Responses

  1. Super cet article !
    Alors moi je me pose d’emblée cette question : s’il n’y a pas de sphincter, la physiologie commande-t-elle de développer une continence pour ce flux en particulier ?
    Merci de ta réponse.
    Carole

    • Bonjour Carole,
      Merci pour tes encouragements et ta question. Je vais tenter d’y répondre avec mon expérience du flux instinctif libre : je me suis rendue compte que la continence, ce n’est pas qu’une question de sphincter. C’est aussi la question de la tonicité du périnée et d’être à l’écoute de son corps. Après un accouchement, il est possible d’avoir une incontinence urinaire sans avoir de dommage au niveau du sphincter par exemple…
      Moi, c’est en découvrant l’aspect discontinu de nos écoulements menstruels que je me suis dit que oui, notre corps est programmé physiologiquement pour une certaine forme de continence menstruelle. J’en suis persuadée. A bientôt, Maëlle

  2. Très intéressant ! Je ne m’attendais pas à ce sujet en lisant le titre, c’est seulement la 2ème fois que j’en entends parler et ça me donne envie d’essayer 🙂 merci pour ces infos utiles

    • Bonjour Claire,
      Merci pour ton retour. C’est vrai que c’est un sujet si peu connu que même le nom en paraît obscur… Mais plus on en parle et plus ce sera connu. Je suis ravie que mon article t’ait donné envie d’essayer !

  3. Merci beaucoup pour cet article très instructif! J’ai envie d’essayer, mais j’avoue ne pas très bien comprendre le système de rétention… j’essayerai lors de mon prochain cycle.

    • Bonjour Eirene,
      Ravie de voir que mon article t’a été utile et, surtout, qu’il t’a donné envie d’essayer ! Oui, il faut essayer pour comprendre ce qui se passe dans le corps : rien qu’en observant, tu verras que ton sang s’écoule de manière discontinue, seulement après que ton utérus se soit contracté pour relâcher du sang. J’en dirai plus dans un prochain article sur comment pratiquer le flux instinctif libre. A bientôt, Maëlle

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