Avoir une phase lutéale trop courte a un impact sur la fertilité

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Vous êtes en projet bébé et vous craignez d’avoir une phase lutéale trop courte ? L’insuffisance lutéale peut en effet avoir un impact sur la fertilité. Le corps n’est alors pas en mesure de soutenir une grossesse. Dans cet article, on fait le point sur la phase lutéale et sa durée. On aborde le rôle de la progestérone et comment faire pour allonger une phase lutéale trop courte.

Les différentes phases du cycle menstruel

Phase folliculaire et phase lutéale

Le cycle menstruel peut être divisé en 2 grandes phases, avec 2 évènements qui marquent le passage d’une phase à l’autre :

  • La phase folliculaire qui démarre physiologiquement à l’arrivée des règles
  • L’ovulation (son arrivée marque la fin de la phase folliculaire)
  • La phase lutéale qui démarre juste après l’ovulation
  • Les règles (leur arrivée marque la fin de la phase lutéale).

On entend souvent dire que le cycle menstruel féminin a une durée de 28 jours et que l’ovulation intervient au 14e jour du cycle. Ce qui laisse supposer que la phase folliculaire, comme la phase lutéale font toutes les deux 14 jours.

La réalité est bien plus variée que cela : seules 10 % des femmes ont régulièrement un cycle de 28 jours avec une ovulation au 14e jour du cycle !

La majorité des femmes ont un cycle un peu plus court ou un peu plus long et souvent, un cycle qui varie de quelques jours d’une fois sur l’autre.

L’ovulation arrive très fréquemment avant ou après le 14e jour.

Pourquoi ?

Parce que la phase folliculaire du cycle peut être très variable. Elle est sensible au stress, aux maladies, aux vaccins, aux déplacements : ce qui fait qu’il est fréquent d’avoir une phase folliculaire perturbée.

  • Elle peut être plus courte que d’habitude, avec une ovulation précoce
  • Ou la phase folliculaire peut-être longue, avec une ovulation retardée.

Tout ça à cause d’une grosse période de stress ou d’une grosse fatigue par exemple.

Venons-en maintenant à la phase lutéale du cycle menstruel.

Quelle est la durée de la phase lutéale ?

La phase lutéale est quant à elle beaucoup plus stable. Mais là encore, il est faux de dire que la phase lutéale dure 14 jours à tous les coups, comme on l’entend encore fréquemment.

En fait, elle varie physiologiquement de 10 à 16 jours. Et en général, elle est relativement stable d’un cycle à l’autre.

Il est donc possible que vous ayez une phase lutéale physiologiquement longue, de 15-16 jours par exemple. Il est aussi possible d’avoir une phase lutéale courte, par exemple 11-12 jours, et que ce soit tout à fait normal.

Certaines femmes ont même une phase lutéale de 10 jours sans que cela n’affecte leur fertilité. Mais ce n’est pas toujours le cas…

Lorsque la phase lutéale dure moins de 10 jours, on parle d’une phase lutéale trop courte, surtout lorsque la femme est en projet bébé et n’arrive pas à concevoir.

En quoi une phase lutéale courte affecte-t-elle le cycle et la fertilité ?

Corps jaune et déficit en progestérone

Pour comprendre le lien entre la phase lutéale et la fertilité, il est nécessaire de revenir sur le fonctionnement du cycle menstruel :

Durant la phase folliculaire, donc la période pré-ovulatoire, plusieurs follicules commencent leur maturation dans les ovaires et sécrètent des œstrogènes.

Les follicules, c’est quoi ? Ce sont les enveloppes protectrices des ovocytes (futurs ovules).

Finalement, un seul follicule va se développer complètement et libérer son ovocyte mûr au moment de l’ovulation.

L’ovocyte se retrouve dans la trompe de Fallope, prêt à être fécondé. Son enveloppe quant à elle reste dans l’ovaire et se transforme en corps jaune.

C’est lui, le corps jaune qui sécrète l’hormone de la phase lutéale et de la grossesse : la progestérone.

La progestérone a un rôle crucial dans la préparation d’une grossesse : elle permet à l’endomètre (la muqueuse gorgée de sang qui recouvre l’intérieur de l’utérus) de se gorger de nutriments pour accueillir l’implantation d’un embryon.

Mais alors, que se passe-t-il s’il y a un déficit en progestérone ?

Comment savoir si on a un déficit en progestérone ?

Des taux trop bas de progestérone sont principalement caractérisés par :

  • Une phase lutéale trop courte (eh oui, on en revient là 😉
  • Du spotting avant l’arrivée des règles. Le spotting, c’est quand on a des saignements peu abondants, souvent brunâtres qui peuvent tacher la culotte, mais qui ne sont pas suffisamment abondants pour traverser le tissu. Il est fréquent d’avoir 2-3 jours de spotting avant l’arrivée des règles quand on manque de progestérone.

Le déficit en progestérone est également souvent associé à une hyperœstrogénie : c’est-à-dire trop d’œstrogènes (les hormones phares de la phase folliculaire) par rapport à la progestérone.

L’hyperœstrogénie se caractérise généralement par une phase folliculaire trop longue et donc, une ovulation tardive.

Phase folliculaire trop longue, phase lutéale trop courte : le déséquilibre hormonal est flagrant !

Mais quel est l’impact de ce déséquilibre hormonal, et plus spécifiquement ici de l’insuffisance lutéale, sur la fertilité ?

L’impact d’une insuffisance lutéale sur la fertilité

Dans le cas d’une insuffisance lutéale, potentiellement tout se passe bien jusqu’à l’ovulation, mais c’est après que ça se corse.

Imaginons que vous soyez en projet bébé, qu’il y a eu ovulation et même fécondation, jusqu’à là tout va bien.

L’ovule a été fécondé dans la trompe de Fallope et met plusieurs jours à arriver jusqu’à l’utérus pour s’implanter.

Durant ce temps, l’utérus se prépare à la grossesse sous l’action de la progestérone.

Mais quand les taux de progestérone sont trop bas et chutent précocement, alors le corps se prépare trop tôt à déclencher les règles en évacuant l’endomètre de l’utérus.

Ce qui fait que même s’il y a eu fécondation et qu’un embryon fait le trajet dans la trompe, il est trop tard lorsqu’il arrive pour s’implanter : le corps est déjà prêt à déclencher les règles.

Voilà pourquoi, avec une phase lutéale trop courte (moins de 10 jours) votre corps n’est pas en capacité de soutenir une grossesse.

La question qui se pose alors est de savoir si vous faites partie de ces femmes qui ont une phase lutéale courte. Comment savoir ?

Comment savoir si on a une phase lutéale courte ?

Pour connaître la durée de la phase lutéale, il est important de repérer le plus précisément possible l’ovulation.

Et vous l’avez bien compris avec tout ce que nous venons de voir : l’ovulation ne se calcule pas en fonction de la durée du cycle menstruel. Elle ne se calcule pas tout court, elle s’observe !

Pour cela, le plus simple est de se baser sur nos signes de fertilité :

Une méthode de gestion naturelle de la fertilité permet de coupler ces différentes données pour repérer l’ovulation avec une grande fiabilité : la symptothermie.

👉 Cet article pourrait d’ailleurs vous intéresser : Enceinte avec la Symptothermie | LA Méthode Efficace

Dans la pratique de la symptothermie, on se base sur la montée de température qui intervient juste après l’ovulation pour calculer la durée de la phase lutéale. Celle-ci s’étend de la première température haute jusqu’au jour précédant les règles.

Et voilà, avec ce calcul tout simple, vous savez si vous avez une phase lutéale trop courte.

Bon, évidemment, cela nécessite de s’intéresser à la symptothermie… 😉 Mais ça tombe bien, je vais proposer mes premiers accompagnements en symptothermie fin 2022, donc n’hésitez pas à me contacter dans les commentaires ou sur Insta pour réserver un appel découverte.

Une fois que vous connaissez la durée de votre phase lutéale, place à l’action : voyons comment soigner l’insuffisance lutéale.

Phase lutéale trop courte, que faire ?

Phase lutéale trop courte, les traitements habituels

Évidemment, si vous allez voir votre médecin ou votre gynéco pour ce problème de phase lutéale trop courte et son impact sur votre fertilité, il est probable qu’il vous prescrive un traitement hormonal, avec des hormones de synthèse.

Peut-être même que si vos problèmes de fertilité durent depuis longtemps, vous serez orientée vers un parcours de PMA.

Je ne suis pas médecin, mais je peux vous dire, avec tout ce que j’ai appris dans la formation professionnalisante que je suis en symptothermie, qu’il existe énormément de pistes alternatives à suivre avant de vous lancer dans des traitements et des démarches de procréation médicalement assistée.

Votre alimentation, en tout premier lieu, a un impact important sur votre cycle et votre fertilité. En réalisant quelques ajustements pertinents dans votre alimentation, vous pourrez allonger votre phase lutéale en quelques mois, parfois quelques semaines seulement, et optimiser ainsi vos chances de concevoir.

Comment allonger la phase lutéale ? L’importance de l’alimentation

L’équilibre hormonal est particulièrement lié à votre hygiène de vie, et plus spécifiquement à votre alimentation.

La consommation de café, d’alcool et la cigarette ont un impact direct sur la santé menstruelle. En pratiquant la symptothermie, leur impact s’observe immédiatement sur les signes de fertilité que l’on observe.

Par ailleurs, tous les aliments potentiellement inflammatoires ont généralement un impact très net sur le cycle :

  • Le sucre
  • Le gluten (et plus généralement les farines et céréales blanches, raffinées)
  • Les laitages (principalement les laitages à base de lait de vache)

En diminuant ces aliments dans votre alimentation, vous observerez nécessairement un impact sur votre équilibre hormonal et donc sur votre production de progestérone. En quelques semaines, votre phase folliculaire va se raccourcir si elle était trop longue, et votre phase lutéale va s’allonger.

Enfin, les graisses riches en oméga 3 sont indispensables à la santé menstruelle. Pensez à consommer au moins une cuillère à soupe d’huile riche en oméga 3 (noix, colza, cameline, lin, chanvre) par jour.

Pensez aussi aux oléagineux (amandes, noix, noisettes) qui sont riches en bon gras et en minéraux, notamment en magnésium qui est lui aussi indispensable au bien-être menstruel et à la fertilité.

👉 Si vous souhaitez en savoir plus sur les accompagnements en symptothermie que je proposerai bientôt, n’hésitez pas à m’écrire en commentaire ou sur Insta.

Maëlle

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6 Responses

  1. Super article !
    Je m’y retrouve complètement. J’ai un cycle qui dure +/- 30 jours avec en moyenne 20 jours du début de cycle jusqu’à l’ovulation et 11/12 jours de phase luteale.

    Je ne suis pas en projet bébé mais c’est tout de même embêtant.
    J’ignorais que même le gluten pouvait avoir un impact sur le cycle.

    Merci pour tout ces conseils toujours instructifs.

    • Merci Lydie !
      Oui en effet, ce que tu décris est le signe d’un petit déséquilibre hormonal, mais si ça reste un cycle qui fonctionne bien tout de même !
      Tu peux tester quelques ajustements dans ton alimentation peut-être ? Retirer un peu de sucre, un peu de laitages OU un peu de gluten par exemple. Pas besoin de tout changer d’un coup !
      Et puis je t’encourage aussi à privilégier les oméga 3. As-tu l’habitude de consommer de l’huile végétale de colza ou de noix ? 1 cuillère à soupe par jour, sur une assiette de crudités, c’est important pour réduire l’inflammation générale.
      Et pourquoi pas tester une cure de macérât de bourgeons de framboisier ? (gemmothérapie). Pendant 3 mois : 21 jours de prise et 1 semaine de pause, x3. C’est un bon rééquilibrant hormonal, qui ne possède pas de contre-indications.

      • Merci Maëlle pour tes conseils toujours précieux !
        C’est vrai que bien que je penses avoir une alimentation assez équilibrée, des petits ajustements ne seront pas du luxe.
        Le tout est de s’y tenir et ce n’est pas tjs facile 🙂 🙂
        Pour ce qui est des oméga 3, c’est vrai que je privilégie bcp l’huile d’olive. Je vais essayer de diversifier un peu.
        Super pour les bourgeons de framboisier! Merci pour l’info. Je vais tester 🙂 Tu parles d’une prise de 21 jours et arrêt 1 semaine.
        Tu suggères un arrêt à quel moment du cycle stp?
        Merci à toi

        • Avec plaisir !
          L’huile est équilibrée en effet, mais pas suffisante pour les apports en oméga 3, d’où les huiles de noix, de cameline, de lin ou simplement de colza.
          Pour le framboisier, comme il agit à toutes les phases du cycle, ça n’a pas vraiment d’importance le moment où tu l’arrêtes. Ça peut être pendant les règles par exemple, et si ça se décale un peu au cycle suivant ce n’est pas grave.
          En espérant que tu y vois plus clair,
          Maëlle

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