La contraception naturelle vous attire et vous avez entendu parler de la méthode des températures ? Vous vous demandez comment ça marche et si cette pratique est suffisamment fiable ? Dans cet article, je vous donne toutes les bases sur la méthode des températures en contraception naturelle et je vous explique en quoi cette méthode doit être couplée à l’observation des symptômes de la fertilité pour être fiable.
La méthode des températures comme contraception naturelle
L’évolution de la température corporelle permet de repérer la période de fertilité de la femme. En effet, la progestérone sécrétée dans le corps après l’ovulation provoque une montée de température, qui indique la fin de la phase fertile de manière assez précise (mais pas suffisamment fiable à elle seule, nous allons le voir dans la fin de cet article).
Choisir le bon thermomètre pour la contraception naturelle
La hausse de température se joue à quelques dixièmes de degrés, ce qui nécessite d’utiliser un thermomètre spécialement conçu pour la contraception naturelle. En effet, dans la méthode des températures, la montée est enclenchée par une valeur de 0,05 degré supérieur à la précédente. C’est très précis !
La contraception naturelle avec prise de température implique donc l’achat d’un thermomètre spécifique, à double décimale : cela signifie qu’il indique 2 chiffres après la virgule (au lieu d’1 chiffre pour les thermomètres classiques). Il est possible de s’en procurer facilement en ligne pour une dizaine d’euros, sous les appellations « thermomètre contraception naturelle », « thermomètre symptothermie » ou encore « thermomètre basal ». Celui de la marque Cyclotest Lady est très bien par exemple (obtenez 10% de réduction avec mon code promo : INTUITIVE10).
Comment prendre sa température en contraception naturelle ?
La prise de température ne se fait pas n’importe comment en contraception naturelle ! Seules les prises buccale, vaginale et anale sont valables. Ce sont les seules dont la fiabilité a été testée à grande échelle en contraception naturelle. Donc pas de prises auriculaire, frontale ou encore sous l’aisselle avec la méthode des températures.
La température basale doit être prise le matin au réveil, avant d’avoir posé un pied au sol. Lorsque vous avez choisi votre mode de prise (buccal, vaginal ou anal), vous devez le conserver pour tout le cycle en cours. Si vous avez choisi la prise de température buccale, il faut placer le thermomètre sous la langue, bouche fermée de sorte que l’embout vient se placer contre le frein de la langue. En prise vaginale et anale, le thermomètre est enfoncé de quelques centimètres dans l’orifice, de préférence un peu de biais pour que l’embout soit en contact avec une paroi, pour que la prise soit plus précise.
L’idéal est de garder le thermomètre 3 minutes en place pour avoir la température la plus précise possible. Dans ce cas, il faut le laisser en position même après la sonnerie automatique du thermomètre. Ceci dit, il est tout à fait possible de tester les prises seulement jusqu’à la sonnerie dans un premier temps et de voir si les mesures trouvées sont suffisamment fiables pour réaliser leur interprétation en cours de cycle.
Contraignante, la prise de température ?
La prise de température rebute parfois les femmes qui veulent commencer la méthode des températures en contraception naturelle, car celle-ci est vue comme contraignante. Elle le serait sans doute s’il fallait prendre la température absolument tous les jours du cycle menstruel et nécessairement à la même heure d’une fois sur l’autre. Mais il n’en est rien !
Tout d’abord, la prise de température n’a pas besoin d’être faite tout au long du mois. Dans les 12 premiers mois de pratique, la prise de température commence au 6e jour du cycle (à moins que vous n’ayez des cycles très courts). Elle se termine à la fin de votre période fertile, date qui varie selon les cycles et personnes. Cela représente généralement 10 jours de prise de température et rarement plus de 15-20 jours dans le cas de cycles longs.
De plus, il n’est absolument pas nécessaire de prendre la température tous les jours à la même heure. Dans les premiers cycles observés, il est important de regarder si le fait de prendre votre température plus tard que d’habitude, à 9 h au lieu de 7 h 30 par exemple, fait monter votre température ou pas. Nous ne sommes pas toutes égales à ce niveau-là : certaines sont chronosensibles et d’autres non.
Enfin, même si votre nuit a été un peu agitée (avec les réveils de bébé par exemple), votre prise de température est valable à partir du moment où vous avez dormi ou vous êtes reposée en position allongée pendant au moins 1 heure avant la prise. Il se peut toutefois que la valeur de température soit perturbée par une courte nuit ou une heure de coucher tardive, ce qui peut s’observer également au fil de temps.
Repérer sa période de fertilité grâce à la méthode des températures
L’entrée dans la phase fertile en contraception naturelle
Comme nous l’avons vu ci-dessous, l’entrée théorique en période fertile est positionnée au 6e jour du cycle menstruel pour toutes celles qui débutent la contraception naturelle, à l’exception de celles qui ont un cycle très court (moins de 24 jours) et dont la période fertile commence plus tôt.
Cette entrée théorique en phase fertile est fixée au 6e jour, car dans la très grande majorité des cycles, elle permet aux femmes de ne prendre absolument au risque contraceptif (à moins d’avoir un cycle très court, je le redis). D’ailleurs, après 12 mois de pratique, donc suffisamment de recul sur les cycles précédents, il est souvent possible de reculer l’entrée théorique en phase fertile et de réduire le nombre de prises.
Donc la bonne nouvelle, c’est qu’avec la méthode des températures en contraception naturelle, vous avez 6 jours considérés comme infertiles en début de cycle. La moins bonne nouvelle, quoique les avis divergent sur ce point, c’est que cela correspond aux moments de vos règles (le cycle débute au premier jour des règles).
Déterminer la fin de la période de fertilité avec la température
La fin de la fenêtre de fertilité est annoncée par la montée de la température corporelle. En quelques jours, le corps gagne quelques dixièmes de degré, ce qui atteste que l’ovulation est passée.
Mais la montée de température demande quelques jours d’observation pour être validée. En effet, le jour de l’ovulation ne peut être déterminé à coup sûr, à moins de réaliser une échographie. La précision des observations se fait à un ou deux jours près. Il faut donc s’adapter à ce degré de précision. De plus, il faut aussi prendre en compte le fait que l’ovule reste en vie entre 12 et 18 h dans le corps, après l’ovulation. Au total, il faut entre 3 et 4 jours à partir de la première montée de température pour valider la sortie de la phase fertile.
S’il nous manque une ou plusieurs prises de température au moment de la montée, ce sont les températures suivantes qui permettent de valider la hausse de température.
⏩ Je n’entre pas dans l’interprétation de la courbe de température à proprement parler dans cet article. Si vous souhaitez en savoir plus sur ce point, je vous encourage à consulter mon article : Connaître sa Période Féconde grâce à la Symptothermie
Pourquoi la méthode des températures n’est-elle pas suffisamment fiable en contraception naturelle ?
Des cas particuliers qui engendrent des risques
Malheureusement, la méthode des températures n’est pas suffisamment fiable à elle seule dans une optique de contraception naturelle. En effet, notre corps n’est pas une machine et il arrive que la montée de température soit un peu décalée par rapport à l’ovulation, ce qui peut clairement nous induire en erreur.
Le risque est alors de croire, avec la méthode des températures en contraception naturelle, que la fenêtre de fertilité est close à un moment où nous sommes encore un peu fertiles. Et un peu fertile, cela suffit parfois pour tomber enceinte !
La bonne nouvelle, c’est que l’observation des symptômes de la fertilité permet d’obtenir un double contrôle, qui est quant à lui extrêmement fiable. Mais que sont ces symptômes de la fertilité ? Il s’agit notamment de la glaire cervicale, qui est produite au niveau du col de l’utérus pour faciliter la survie et le trajet des spermatozoïdes dans le corps. Cette glaire cervicale est englobée dans le grand ensemble des pertes blanches que l’on peut observer dans notre culotte ou sur le papier toilette après nous être essuyées. L’aspect de la glaire cervicale évolue tout au long du cycle menstruel et nous donne des repères très clairs sur notre période de fertilité.
La symptothermie et le principe du double-contrôle
La symptothermie est considérée comme la méthode de contraception naturelle la plus fiable aujourd’hui, avec une efficacité identique si ce n’est supérieure à la pilule. « Sympto- » vient de symptômes (glaire cervicale notamment) et « -thermie » se réfère à la prise de température. Cette méthode se base sur ces deux observations pour obtenir un double contrôle, qui sert autant en début de phase fertile qu’à la fin de celle-ci.
L’interprétation de la montée de température est complétée dans cette méthode par l’identification, pour chaque cycle, du « jour sommet » ou du « pic de glaire » (l’appellation change selon les méthodes employées, mais le principe reste le même).
En effet, aux environs de l’ovulation, l’aspect de la glaire cervicale change brutalement et nous sert d’indicateur. D’un jour à l’autre, la glaire très fertile se transforme en glaire peu fertile. Cette observation associée à la montée de température permet de déterminer au jour près la sortie de la phase fertile.
⏩ Si vous vous souhaitez en savoir plus sur l’identification du jour sommet, allez voir mon article sur l’observation de la glaire cervicale en symptothermie.
Vous en savez maintenant davantage sur la méthode des températures en contraception naturelle. Vous reste-t-il des questions ? Pour en savoir plus, vous êtes libres de vous abonner à ma chaîne YouTube et de répondre au Quiz : La symptothermie est-elle faite pour vous ?
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