Marre des serviettes hygiéniques, des tampons ou de la cup ? Vous vous demandez s’il est possible de gérer ses règles sans protection ? Peut-être avez-vous entendu parler de flux instinctif libre ou le pratiquez-vous, mais vous ne connaissez pas très bien la place des protections hygiéniques dans tout ça ? Alors, on fait le point ensemble. Oui, parce que continence menstruelle ne veut pas nécessairement dire zéro protection ! Je vous explique.
Le flux instinctif libre, c’est quoi exactement ?
J’aime dire que le flux instinctif libre (FIL), ou continence menstruelle, c’est une pratique qui consiste en premier lieu à être à l’écoute de son flux menstruel. L’idée est de conscientiser les moments où l’utérus libère le sang menstruel, ce qui se fait de manière discontinue. Comme ça, il devient possible de libérer le sang aux toilettes plutôt que dans une protection hygiénique.
En lisant ça, vous vous dites sans doute que, dans ce cas, pas besoin de protection hygiénique du tout. En fait, ce n’est pas si simple que ça… On pourrait dire qu’il y a deux écoles dans la transmission du flux instinctif libre : celles qui veulent apprendre sans aucune protection et celles qui continuent à utiliser des protections d’appoint pour ne pas se mettre la pression.
Moi je suis plutôt de la deuxième école, car c’est comme ça que je le pratique principalement (en fonction des jours et de mes activités). Mais je n’ai pas d’a priori sur la première façon de voir les choses. On est toutes différentes, alors c’est une chance qu’il y ait plusieurs façons d’apprendre ! Je vous présente les deux visions : vous verrez celle qui vous parle le plus ! Vous pouvez aussi tester les deux méthodes et voir celle qui vous convient.
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1re méthode : gérer ses règles sans protection
Apprendre la continence menstruelle, c’est comme apprendre la continence tout court ! Il s’agit de savoir détecter les signaux du corps qui disent : « attention, c’est plein, il faut vidanger ! ».
Dans son Atelier sur le flux instinctif libre, Mélissa Carlier (je vous mets les références en bas d’article) revient aux fondamentaux : pour apprendre à un petit enfant la continence, comment fait-on ? On choisit souvent de le mettre plus souvent les fesses à l’air ou avec seulement une culotte en tissu plutôt que la couche. Et quand le bébé sent que ça coule, on lui explique ce qu’il s’est passé et il l’associe à une expérience inconfortable. Petit à petit, il arrive à faire en sorte que cela ne se reproduise plus.
La méthode la plus radicale pour apprendre la continence menstruelle est donc d’arrêter du jour au lendemain de porter des protections hygiéniques. Comme ça, chaque loupé est associé à une situation désagréable dès le départ et notre corps trouve rapidement les stratégies pour que cela ne se produise plus.
Parfois, j’utilise cette méthode la nuit. Je me suis rendu compte, en effet, que lorsque je porte une culotte menstruelle la nuit, il arrive que ça coule et que je doive me lever. Alors que si je ne porte rien, c’est comme si mon corps, inconscient, était plus vigilant à éviter la tâche !
C’est une méthode d’apprentissage très rapide et efficace, dans le sens où dès les premiers cycles, certaines femmes réussissent à libérer la grande majorité de leur sang aux toilettes. De plus, arriver à vivre des menstruations complètes sans protection apporte une réelle confiance en soi : quand la femme réussit à gérer ses règles sans protection, c’est vraiment qu’elle est 100 % connectée à ses sensations et à son instinct.
2e méthode : utiliser une protection juste au cas où
En même temps, pour d’autres femmes, ça peut être une manière de faire un peu trop directe et bloquante. Je pense notamment à des femmes ou des jeunes filles qui n’auraient pas 100 % confiance en leur capacité à écouter les signaux de leur corps. Pire, je pense que ça peut en bloquer certaines, avant même d’avoir essayé !
Moi, j’ai commencé le flux instinctif libre suite à un atelier en 2017, à deux pas de chez moi, où l’animatrice nous avait dit que pour pratiquer, il fallait se forcer à ne plus porter de protection du tout. Sur le coup, j’ai failli me dire : « Je n’y arriverais pas, ça ne vaut pas la peine ». Et puis j’en ai discuté avec une amie qui venait de se commander des culottes menstruelles et qui avait bien l’intention de tester avec protection. Je me suis dit que pourquoi pas : j’allais faire comme ça aussi. Et en fait, pas de problème !
Même en portant une culotte pour les règles, dès le premier cycle, j’ai réussi à détecter la plupart des signaux de mon corps ! Comme quoi, on n’a pas toutes besoin d’un gros coup de fouet pour se lancer. Pour celles qui, comme moi, n’aiment pas se mettre la pression, bienvenue ! Vous pouvez tout à fait arriver à pratiquer la continence menstruelle en portant une protection, au cas où !
J’aime bien la culotte menstruelle, parce que c’est du tissu. Donc la sensation mouillée dans la culotte, on la ressent aussi, ce qui donne envie de faire des efforts. Mélissa Carlier souligne aussi qu’avec cette protection, pas de fainéantise, comme ça pourrait être le cas avec une serviette hygiénique, parce qu’il faut la laver ensuite. Quand ça coule dans la culotte pour les règles, notre cerveau envoie quand même le message à notre corps en disant : « j’aimerais que ça n’arrive plus ! ».
C’est la méthode parfaite pour débuter le flux instinctif libre sans stress, sans pression. Et personnellement, j’ai l’impression que l’apprentissage a été rapide également.
Alors, flux instinctif libre avec ou sans protection ?
Là où, peut-être, la 2e méthode est moins efficace, c’est quand on veut vraiment arriver à tout libérer aux toilettes. Parce que les jours où ça coule peu, par exemple, il peut être assez difficile de percevoir le moment de la coulée. Et là, si on a une protection, on risque de laisser passer en se disant : « Oh pas grave, ce ne sera qu’une petite tâche ! ».
Mon conseil, pour les femmes qui voudraient se lancer sans pression, c’est de commencer le flux instinctif libre à son rythme, avec la deuxième méthode. Et dans un second temps, quand vous vous sentez à l’aise dans la pratique, vous pouvez commencer à tester la première méthode. Surtout lorsque vous êtes tranquille chez vous ! Continuez à porter une protection quand vous sortez ou vous faites du sport, pour ne pas vous mettre la pression. Plus on arrive à gérer ses règles sans protection chez soi, plus on se sent à l’aise pour tester à d’autres occasions !
Qu’en dites-vous ? N’hésitez-pas à partager vos retours en commentaires.
Source :
Carlier, Mélissa. Atelier du flux instinctif libre. Blog Cyclointima.
2 Responses
Ici, j’utilise des serviettes lavables depuis + de 5 ans et j’arrive bien souvent à contrôler mon flux et à vider mon sang au toilette. Comme ça je n’utilise qu’une seule serviette par jour.
Bonjour Marie,
Eh oui, le flux instinctif libre permet d’utiliser peu voire pas du tout de protection ! Merci pour ton retour !