La Communication NonViolente (oui, on écrit NonViolente tout attaché), ou CNV, est un processus de communication mis au point par Marshall B. Rosenberg, dans les années 1970. Lisez la suite. Vous verrez en quoi la Communication NonViolente en couple va vous aider.
Vous ne comprenez pas pourquoi vous êtes si dure avec votre conjoint ? Vous vous permettez des reproches que vous ne feriez à personne d’autre ? Alors, lorsque vous avez entendu parler de CNV, vous vous êtes dit que ça pouvait peut-être vous aider ? Vous avez raison, la Communication NonViolente en couple, c’est une RÉVÉLATION ! En tout cas, ça l’a été pour moi ! Je pratique la Communication NonViolente depuis 2016, après la lecture de l’ouvrage de Marshall B. Rosenberg, Les mots sont des fenêtres. J’ai fait des stages de CNV avec mon compagnon. Et je suis même dans le parcours de certification pour devenir formatrice certifiée en Communication NonViolente, mais ça, c’est une autre histoire. Ici, je vous parle de ce que la CNV a changé dans ma relation de couple.
Les 4 étapes de la Communication NonViolente
Déjà, commençons par le début, à savoir : la définition de la Communication NonViolente. La CNV, c’est un processus de communication qui vise à renouer avec une qualité d’écoute, de soi et de l’autre, dans le respect des besoins de chacun. Pour savoir si j’ai envie de m’exprimer en CNV ou pas, une question bien utile, c’est : « Est-ce que j’ai envie d’être en lien, ou d’avoir raison ? ». Si j’ai surtout envie d’être en lien, alors c’est le moment pour la CNV…
Pour entrer en communication et augmenter ses chances d’être entendu, il y a des étapes qui peuvent aider. Si par exemple, je te dis à mon compagnon : « Non mais t’es vraiment trop con ! », je réduis légèrement mes chances d’être entendue, vous ne croyez pas ? Il y a comme ça un certain nombre de freins ou d’obstacles à la communication que nous n’allons pas détailler ici. À l’inverse, pour tenter de créer du lien, les quatre étapes de la Communication NonViolente sont :
- une observation la plus précise possible : « quand je vois que tu arrives à 19 h 37, alors que nous avions fixé notre rdv à 19 h » ;
- un ou des sentiments : « je me sens contrariée » et je peux éventuellement ajouter « je me raconte que je ne compte pas » ;
- un besoin : « j’ai besoin de réciprocité » ;
- une demande : « est-ce que tu peux me dire si ce rdv a aussi de l’importance pour toi, et qu’est-ce qui explique ton retard ? ».
Bon, mais il ne faudrait pas croire que la CNV, ça se résume à ça… Malheureusement, trop de personnes associent la Communication NonViolente à un processus en 4 étapes et se disent, ce n’est pas fait pour moi. Je vous vois tout de suite venir me dire que ça ne fait ni très naturel ni spontané, cette façon de s’exprimer. Ou alors vous allez me dire que justement, si vous vous exprimez comme ça devant votre conjoint, c’est là que vous allez vous faire rembarrer. Et le pire, c’est que c’est probablement vrai !
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« Je ne comprends pas, ça ne marche pas ! » : comment appliquer la Communication NonViolente en couple
Alors, qu’est-ce qui fait que la Communication NonViolente peut se révéler être un processus de communication surpuissant ou, en fonction de comment on l’utilise, un générateur de râteaux à la chaîne ?
Avec mon conjoint, nous avions commencé à pratiquer la Communication NonViolente en couple suite à un stage en communication pour le couple, où la CNV avait été abordée comme un outil parmi d’autres. Nous avions vu seulement les 4 étapes du processus. On s’essayait à des demandes en suivant les étapes du processus, et on voyait bien que ça ne marchait pas. Mais en plus, ça nous mettait de franchement mauvaise humeur. Genre :
« - Quand je vois trainer tes chaussettes sales par terre, je me sens contrariée. J’ai besoin d’ordre. Est-ce que tu veux bien mettre tes chaussettes dans le panier à linge sale ?
– Euh… non, tu vois, je suis en train de faire autre chose. Tu peux les ranger toi-même, non ?
– … »
En fait, pour chaque étape du processus, il y a des pièges dans lesquels ne pas tomber, c’est ce qu’on appelle les différenciations clés. Il suffit de ne pas être tout à fait ajusté sur l’une des étapes, ou que notre intention soit tournée vers le résultat plutôt que vers le lien, pour que tout soit foutu… Parce que l’intention d’une personne, ça se sent dans le langage non verbal, ça se voit dans le corps.
Demande ou exigence ? : L’importance des différenciations clés
Je vous donne ici un exemple. Il est carrément bateau, mais il permet de bien illustrer les différenciations clés :
- observation« quand je te vois sourire à cette jeune femme » VS interprétation « quand je te vois draguer cette jeune femme »
- sentiment « je me sens inquiète » VS évaluation masquée « je me sens trahie »
- besoin « j’ai besoin de confiance dans notre relation » VS stratégie « j’ai besoin que tu me montres que tu t’intéresses plus à moi »
- demande « comment c’est pour toi quand je te dis ça ? » VS exigence « est-ce que tu peux arrêter de parler à cette fille ce soir s’il te plaît ? »
Dans mon expérience, je me souviens qu’au début, on utilisait beaucoup d’évaluations masquées au lieu d’exprimer des sentiments. Le problème, c’est que l’évaluation masquée implique l’autre, et s’il ne se reconnaît pas là-dedans, forcément ça bloque. Pire, il se sent agressé : « Mais je t’ai pas trahie, arrête ! Non, mais toi, tu dramatises toujours… ». Voilà le genre de choses qui pourraient arriver…
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Et puis, bien sûr, le plus grand écueil des débutants en CNV, c’est d’être dans une exigence plutôt qu’une demande. C’est tellement fréquent, dans le quotidien, de vouloir que ça aille vite. Hop, une petite expression en CNV, et on se dit que ça va passer tout seul… On en viendrait même presque à se dire : « Puisque j’ai exprimé mes besoins, il va forcément coopérer ! »… Mais dans ces moments-là, qu’elle est mon intention : « Avoir raison ou être en lien ? ».
Une petite astuce pour savoir si j’exprime vraiment une demande ou si je suis en exigence : si l’autre me répondait « non », comment est-ce que je réagirais ? Si je m’énerve, c’est que je suis en exigence ! Voilà un très bon moyen, pour vérifier avant de vous exprimer ! Et puis, autant être claire avec soi-même : on n’a pas besoin d’être tout le temps CNV !
Vous avez maintenant quelques bases pour vous lancer dans la Communication NonViolente en couple ! Nous aurons bien sûr l’occasion d’y revenir, mais si vous souhaitez aller plus loin et vous former, c’est par là.
Qu’en pensez-vous, êtes-vous prêtes à tester ? Ou vous reste-t-il des questions ? N’hésitez pas à partager vos retours en commentaires.
3 Responses
J’ai beau connaître la CNV, c’est vrai que je ne fais pas toujours attention à ma manière d’exprimer les choses dans mon couple. Voilà donc un article qui me rappelle l’importance des mots. Merci.
Merci Shirley pour ton retour. Oui, j’ai remarqué que c’est souvent avec les personnes avec qui on est les plus proches que l’on fait le moins attention à nos mots. Alors même que ce sont les personnes les plus importantes à nos yeux.
[…] avec leur enfant. La synchronie familiale, autant au niveau de la relation parent-enfant que de la communication dans le couple, […]